Pourtant la canne à sucre qui permet sa production est originaire d’Asie et a été introduite aux Antilles par Colomb. Grâce au Père Labat qui invente l’alambic en 1694, le rhum remplace l’une eau de vie assez rustique produite jusqu’alors, et les plantations de canne s’offrent toute une distillerie, la chute mondiale du cours du sucre les incitant à varier leurs ressources. Le rhum agricole est né.
Boisson des esclaves et des marins, les colons anglais le mariaient déjà avec toute sorte d’ingrédients, thé, café, jus de fruits frais, ce qui finit par créer le fameux « punch » ! La fabrication du rhum suit un processus traditionnel depuis des décennies. Les cannes sont coupées le plus souvent à la main, à ras du sol puis acheminée jusqu’à la distillerie où elles subissent des contrôles pour vérifier leur taux en sucre. Elles sont ensuite hachées et défibrées avant d’être broyées. Le broyage sort un jus assez pur entreposé dans des cuves pour la fermentation qui le transforme en alcool. La distillation intervient ensuite, et le rhum est séparé en deux, un rhum blanc et clair pour un usage commercial rapide et un autre qui sera mis à vieillir dans des fûts pour donner du rhum vieux assez ambré. Pour bénéficier de l’appellation Rhum Vieux, le rhum doit séjourner dans des fûts de chêne 3 ans minimum.
Le rhum est un alcool fort qui a la particularité de pouvoir se marier dans de nombreuses recettes de cocktails avec des jus, du citron vert, et toute une palette de breuvage inventés par les meilleurs barmans du monde. Il a dépassé les frontières caribéennes depuis longtemps même s’il emporte toujours avec lui un zeste de la douceur de vivre sous les alizés.